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La Banque mondiale au Tchad

Pays sahélien et enclavé d’Afrique centrale, le Tchad fait face à des défis sécuritaires liés aux conflits dans les pays limitrophes et aux conséquences du changement climatique, notamment à l’accélération de la désertification et à l’assèchement du lac Tchad.

Avec plus de 450 000 réfugiés en provenance du Soudan, de la République centrafricaine et du Nigéria, le pays continue de subir les conséquences des tensions dans les pays voisins et accueille un nombre important de réfugiés, qui représentent près de 4 % de sa population totale.

Alors qu’il avait enregistré des progrès sur le front de la lutte contre la pauvreté, dont le taux national avait baissé de 55 à 47 % entre 2003 et 2011, le nombre de personnes pauvres a augmenté de 4,7 millions en 2011 à environ 6,5 millions de Tchadiens en 2019. En 2018, 42 % de la population vivaient en dessous du seuil national de pauvreté.

Le Tchad est dernier dans le classement de l’Indice du capital humain de la Banque mondiale. Ce qui veut dire qu’un enfant né au Tchad aujourd’hui sera 71 % moins productif à l’âge adulte qu’un enfant qui a reçu une éducation de qualité et a bénéficié de services de santé adaptés. Par ailleurs, un enfant tchadien sur cinq n’atteindra pas sa 5e année et 40 % des enfants souffrent d’un retard de croissance, ce qui risque d’avoir des conséquences durables sur leur développement cognitif. Entre l’âge de 4 ans et 18 ans, les enfants tchadiens ne passent en moyenne que 5 ans sur les bancs de l’école.

Avec 856 décès pour 100 000 naissances vivantes, le Tchad possède un des taux les plus élevés de mortalité maternelle en Afrique centrale. Un phénomène aggravé par le nombre élevé de grossesses précoces (164,5 naissances pour 1 000 adolescentes de 15 à 19 ans) qui sont souvent suivies de complications pour les adolescentes.

Situation politique

Le président Idriss Déby Itno et son parti, le Mouvement patriotique du salut (MPS), dominent la scène politique tchadienne depuis leur accession au pouvoir en décembre 1990. La nouvelle constitution, promulguée en 2018, permet au président de se représenter, au terme de son mandat actuel en 2021, pour deux autres mandats consécutifs de six ans.

La Commission électorale nationale indépendante a annoncé la tenue du premier tour du scrutin présidentiel le 11 avril 2021. Les élections législatives et municipales, repoussées plusieurs fois par manque de moyens financiers, devraient se tenir le 24 octobre 2021.

Situation économique

Pays producteur de pétrole depuis 2003, le Tchad est devenu très dépendant de cette ressource. L’économie tchadienne, qui reposait auparavant sur l’agriculture, a vu son PIB par habitant augmenter de 497 dollars environ en 2001-2002 (soit moins de la moitié de la moyenne de l’Afrique subsaharienne) à près de 823 dollars en 2017.

Après deux années de profonde récession dues à la chute du prix du pétrole, l’économie tchadienne a enregistré une reprise progressive, bien que modeste, avant la pandémie de coronavirus (COVID-19), c’est-à-dire jusqu’en février 2020. Cette reprise a été soutenue par une augmentation significative de la production pétrolière et agricole. La croissance s’est redressée à 2,4 % en 2018 et 3,2 % en 2019. La croissance du Produit intérieur brut (PIB) non pétrolier est également passée de – 0,9 % en 2017 à 2,2 % en 2019 grâce à la reprise du secteur des services.

De même, la réussite des programmes d’assainissement des finances publiques, consistant à contenir la masse salariale et à intensifier les efforts de mobilisation des recettes non pétrolières a permis d’améliorer l’équilibre budgétaire et de soutenir la dette. Le déficit budgétaire global a ainsi diminué de -5,8 % du PIB non pétrolier en 2015 à -0,8 % en 2019.

L’État a également restructuré sa dette à l’égard du groupe pétrolier Glencore, ce qui a permis de rétablir la liquidité et la soutenabilité de la dette. La dette publique a diminué, passant du niveau record de 54,8 % du PIB atteint en 2016 à 44,3 % en 2019, même si le risque de surendettement reste élevé.

Comme dans le reste du monde, depuis mars 2020, la pandémie de COVID-19 a radicalement changé les perspectives macroéconomiques au Tchad. La baisse de la demande des exportations, la réduction des apports des investissements directs étrangers, la fermeture des frontières, et les mesures de distanciation sociale risquent de replonger le pays dans une récession en 2020, avec une contraction de l’économie projetée à 0,2 % (par rapport au taux de croissance de 4,8 % prévu avant la pandémie).

Si l’impact de la crise de la COVID-19 s’atténuait dans les mois à venir et si les mesures de fin de confinement étaient assouplies, la croissance pourrait rebondir en 2021 avec l’accélération de la production dans les nouveaux champs pétrolifères, le rétablissement des prix du pétrole. À court terme, il est urgent de soutenir la population la plus pauvre et vulnérable qui pourrait être touchée de manière disproportionnée par les conséquences de la pandémie.

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